Depuis 2011, l’école Tumo, en Arménie, dispense une formation gratuite et sans prérequis de compétences aux jeunes de 12 à 18 ans dans les domaines des arts et des technologies.
Un programme qui séduit petits et grands, bien au-delà des frontières du pays, et notamment Anne Hidalgo.
Il faut dire que Tumo n’est pas une école comme les autres. Déjà parce que les "cours" ont lieu après l’école, à partir de 15h30 chaque jour de la semaine. La formation dispensée ici, de quelques heures par semaine, vient en effet en complément de l’éducation élémentaire que reçoivent tous les adolescents. Mais surtout parce que c’est une formation gratuite, sans sélection à destination des 12-18 ans, qui s’appuie sur des programmes pédagogiques personnalisés, sans note ni devoirs, autour des arts et de la technologie. Créée par le fondateur d’Inet Technologies
Sam Simonian, et sa femme Sylva en 2011 dans la capitale arménienne, Tumo a essaimé un peu partout dans le pays. De nouvelles structures ont ouvert leurs portes en 2013 dans les villes de Dilijan, et Gumri, dans le nord du pays, ainsi qu’à Stepanakert dans le Haut-Karabagh.
6000m2 d’ambition
Cette formule unique est d’ailleurs à l’origine du succès de Tumo: chaque mois la liste d’attente s’allonge de plusieurs dizaines de candidats désireux d’intégrer la prestigieuse école. Tumo a d’ailleurs été reconnue meilleure école innovante par le magazine français We Demain (devant le “Silicon Valley AltSchool”, aux Etats-Unis, l’école maternelle Fuji à Tokyo et les écoles Steve Jobs).
Le succès de la formation est tel que la maire de Paris Anne Hidalgo a prévu de l’importer dans la capitale française pour la rentrée 2018. Il faut dire que les fondateurs se sont donné les moyens de leurs ambitions: dans le bâtiment en périphérie de l’hyper-centre de la capitale arménienne imaginé par l’architecte libanais Bernard Khoury, deux étages d’une superficie totale de plus de 6000m2 sont entièrement dédiés aux élèves. Ces derniers ont accès à un cinéma, une salle de jeux-vidéo et un studio de musique, financés entièrement par la fondation du couple Simonian.
Les élèves commencent par quatre fondamentaux (l’animation, le design web, le développement de jeux-vidéos et le cinéma) auxquels ils peuvent ajouter des modules complémentaires tels que le code, la 3D et ou la musique.
Car l’objectif affiché de Tumo n’est pas seulement de les former ingénieurs ou développeurs, mais de les équiper pour être compétitifs sur le marché de l’emploi et leur permettre d’affronter les enjeux du numérique au XXIè siècle.
"Les nouvelles technologies vont pénétrer tous les métiers, il faut que les Arméniens soient en mesure d’affronter ces évolutions qui vont bouleverser le monde professionnel", explique Lilit Tovmasyan, 25 ans, ancienne élève de Tumo et chargée de communication.